Jean ESPARBIE

Du fiel et du miel

Le sage Qoheleth nommé l’Ecclésiaste,
Anime notre esprit aujourd’hui comme avant
Sur des sujets brûlants lorsqu’il dit enthousiaste :
« Tout devient vanité et poursuite du vent ».

Dans le monde partout, en maintes circonstances,
On entend les avis des gens autorisés
Par les rôles légaux nourris dans les instances
Des quelconques pouvoirs plus ou moins maîtrisés.

Tel persona grata, ainsi le personnage
Recouvert des lauriers tressés aux profondeurs
D’un récit précieux, en dépit du courage
Ne convaincra jamais les citoyens frondeurs.

À l’écouter rêver, on boirait ses paroles,
Riches d’or ou d’argent, jusqu’à nous enivrer
D’un bon sens évident, des doctrines frivoles,
Voire des sentiments qu’il compte délivrer.

Cependant il vaut mieux, malgré toute apparence,
Éviter le parfum et la douceur du miel
Car les nobles propos, souvent à l’évidence,
Renferment quelque part l’amertume du fiel.

Chacun ajoutera selon les circonstances,
La tendresse du cœur, les élans des moments,
Le nom d’un beau parleur formel dans les constances
Impossibles pourtant à guérir nos tourments.

Mario FERRISI

Une heure de l'Oracle

C'est l'heure où les passants ont des élans mystiques
Où leur cœur éperdu se répand en bonté
Où leur âme s'émeut, champêtre et bucolique
Où fureur se commue en tendre volupté

C'est l'heure où les passants ont les bras grands ouverts
Pour étreindre le monde, sa voussure étoilée
Pour vivre et s'envoler sous une autre lumière
Migrer vers l'infini, viser l'éternité

C'est l'heure où les pensées partent en haut des collines
Que les yeux enflammés voient des dessins de fleurs
Des euphories cachées que le monde illumine
Des images immergées, noyées dans le bonheur

C'est l'heure où les amants dans le ciel des faubourg
Les cheveux emmêlés par les flots de l'espace
Ignorant le déclin et le compte à rebours
Graveront leur amour, leur histoire... la préface

C'est une heure en suspens, au-dessus de leur cœur
Quand leurs âmes se frôlent et s'évadent en hauts lieux
Vers des monts inédits, de nouvelles couleurs
Bien plus loin, bien plus haut que ne portent leurs yeux

Guy PUJOL

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Hommage à Jean-Charles Pitou - Réunionnais 

Territoire de ce bout de France où le feu fusionne parfois avec la mer en chaos,
L’ancienne île Bourbon, fière de ses cirques et de ses pitons,
A vu, en 2010, ses sites magiques inscrits au Patrimoine Mondial de l’UNESCO,
Positionné au nord de cette l’île de l’océan indien, St Denis est le chef-lieu de La Réunion.

Le samedi le front de mer de la côte sous le vent à St Paul est en chaleur,
Créoles et touristes se retrouvent sur ce marché forain haut en couleurs,
L’occasion de déguster d’excellentes samoussas avec un verre de rhum arrangé bien frappé,
Avant la plage à St Leu pour que les « Z’oreilles » rentrent sur le continent bien bronzés.
 
Mais toi Jean-Charles , Peti-Tou on te déracina, à peine 10 ans tu avais,
Délaissé par un père coureur de z’oreilles et une mère désargentée,
  C’est à Hell-Bourg dans la montagne du froid, à la DDASS que tu seras placé,
Après quelque mois, tu fus transféré en métropole pour y apprendre un métier.

  Parti sous les alizés de l’Île Bourbon c’est dans le Cantal que tu seras transplanté,
Tu en diras «  Blanc comme paille en queue, nous vol dans nuage  » on rêvait,
Avec une cinquantaine de copains c’est à Quézac que les religieuses vous ont recueillis,
«  Vous allez apprendre de bons métiers et irez revoir vos familles  » qu’ils t’ont dit  !
 
Entre parties de foot et ramassage de châtaignes tes «  vacances  » se sont passées,
Les années doucement se déroulèrent et apprenti-boulanger tu t’es retrouvé,
Tu étais dragueur, joueur de foot et avec les filles tu avais du succès,
Après la boulange c’est le métier de peintre que tu as épousé.
 
A 18 ans vers Nice tu t’es dirigé et ta mère enfin tu y as retrouvé,
Puis quittant ta mère et la vie niçoise des fêtards, tu parti vers les Alpes enneigées,
Mais CAP en poche ton île te manquait et à 20 ans tu repartis à La Réunio
Rejeté par ta famille tu renonças à tes racines et en Savoie tu te posais pour une union

Avec Sylvie la divorcée, c’est Julie puis Émilie qui t’offriront la joie d’être Papa
Tu travaillais, tu avais fondé une famille, tu étais heureux, enfin une vie sympa
Mais patatras un plombier est passé par là et Sylvie avec tes filles s’en alla,
Elisabeth tu rencontras, Alexandre naîtra et avec lui un nouvel emploi t’occupa.

Voilà 20 ans, ton histoire et celle des enfants de la Creuse fut mise en scène à la télévision,
Après  «  Le Pays des enfants perdus  » de ton «  Maloya  » tu  as fait un livre en forme de résilience,
A plus de 50 ans tu as osé raconter ton passé, celle de ton enfance brisée, avec émotion,
Nou Artrouv Jean-Charles, «  Il faisait si froid  » pour cette expérience  !

Guy Pujol

Evelyne GENIQUE

La musique des mots

Écrire un texte,
Et le mettre en musique
Par la sonorité des mots,
Avec la finalité de la création
Du rythme,
De la mélodie,
Mais aussi du sens.

Découvrir les sons,
Les vibrations
Qui nous entourent,
Qui composent notre monde,
Qui touchent notre cœur.

Créer une inoubliable mélodie,
Y ajouter des accords
Qui la transforment
En symphonie.

Mon esprit vagabonde...
Que faire ?
Je suis envoûtée,
Par cette somptueuse
Musique littéraire.

Rêvons ensemble!