Jean ESPARBIE

Des couleurs

La volonté des cieux me poussa bien en marge
Du train-train quotidien et je vis un moment
Le bouquet des projets emporté vers le large
Dans quelque vent mauvais enflé par du tourment.


J’écartai cependant au sein des blouses blanches
L’inénarrable peur du fond d’un gouffre noir
Afin d’apprécier les couleurs qui par tranches
Composaient des tableaux du matin jusqu’au soir.


Allongé sur le lit, recouvert d’un drap jaune,
Je repoussai le gris des nuages des yeux
Et laissai le Soleil m’aider à valoir l’aune
Du cœur fragilisé opéré pour du mieux.


Du sang coulé du corps, je pensai à l’enfance
Quand le rouge surtout exerçait du plaisir
Des vêtements portés aux jouets dont par chance
Je pouvais profiter selon un seul désir.


Habillé tout en vert comme le blé en herbe
Le visage éclairé d’un sourire serein
Le bon chirurgien exprima par le verbe
Savoir que mon futur battrait longtemps son plein.


J’aperçus radieux au-dessus des étoiles
L’éternité briller dans le bleu virginal
Puis je cachai la foi sous l’épaisseur des voiles
D’une pudicité sans rien d’original.

 

 

Mario FERRISI

Le Jacquet

Il y a tant de routes, de chemins, de ruisseaux
Qui s'ouvrent à son regard comme un printemps sauvage
Tant de glèbes perdues hérissées de roseaux
Tant d'ombres ensoleillées brodant les paysages

Il va par les trouées, partout où le vent frime
Vers l'azur des coteaux qui suent le Cabernet
Là où vont les vapeurs se traînant sur les cimes
Là où va le vautour planant sur les genets

Avec son bâton tors taillé dans le vieux houx
Il s'en va découvrir la forme des saisons
Toujours le cœur ému, prosterné... à genoux
Là où l'esprit de Dieu règne sur sa raison

C'est bien la Galicia qu'il désire enlacer
Retentissant décor qui éclate au printemps
C'est le «  champ des étoiles  » qu'il désire embrasser
Comme une aube nouvelle qui vient du fond des temps...

 

Guy PUJOL

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Hommage à Jean-Charles Pitou - Réunionnais 

Territoire de ce bout de France où le feu fusionne parfois avec la mer en chaos,
L’ancienne île Bourbon, fière de ses cirques et de ses pitons,
A vu, en 2010, ses sites magiques inscrits au Patrimoine Mondial de l’UNESCO,
Positionné au nord de cette l’île de l’océan indien, St Denis est le chef-lieu de La Réunion.

Le samedi le front de mer de la côte sous le vent à St Paul est en chaleur,
Créoles et touristes se retrouvent sur ce marché forain haut en couleurs,
L’occasion de déguster d’excellentes samoussas avec un verre de rhum arrangé bien frappé,
Avant la plage à St Leu pour que les « Z’oreilles » rentrent sur le continent bien bronzés.
 
Mais toi Jean-Charles , Peti-Tou on te déracina, à peine 10 ans tu avais,
Délaissé par un père coureur de z’oreilles et une mère désargentée,
  C’est à Hell-Bourg dans la montagne du froid, à la DDASS que tu seras placé,
Après quelque mois, tu fus transféré en métropole pour y apprendre un métier.

  Parti sous les alizés de l’Île Bourbon c’est dans le Cantal que tu seras transplanté,
Tu en diras «  Blanc comme paille en queue, nous vol dans nuage  » on rêvait,
Avec une cinquantaine de copains c’est à Quézac que les religieuses vous ont recueillis,
«  Vous allez apprendre de bons métiers et irez revoir vos familles  » qu’ils t’ont dit  !
 
Entre parties de foot et ramassage de châtaignes tes «  vacances  » se sont passées,
Les années doucement se déroulèrent et apprenti-boulanger tu t’es retrouvé,
Tu étais dragueur, joueur de foot et avec les filles tu avais du succès,
Après la boulange c’est le métier de peintre que tu as épousé.
 
A 18 ans vers Nice tu t’es dirigé et ta mère enfin tu y as retrouvé,
Puis quittant ta mère et la vie niçoise des fêtards, tu parti vers les Alpes enneigées,
Mais CAP en poche ton île te manquait et à 20 ans tu repartis à La Réunio
Rejeté par ta famille tu renonças à tes racines et en Savoie tu te posais pour une union

Avec Sylvie la divorcée, c’est Julie puis Émilie qui t’offriront la joie d’être Papa
Tu travaillais, tu avais fondé une famille, tu étais heureux, enfin une vie sympa
Mais patatras un plombier est passé par là et Sylvie avec tes filles s’en alla,
Elisabeth tu rencontras, Alexandre naîtra et avec lui un nouvel emploi t’occupa.

Voilà 20 ans, ton histoire et celle des enfants de la Creuse fut mise en scène à la télévision,
Après  «  Le Pays des enfants perdus  » de ton «  Maloya  » tu  as fait un livre en forme de résilience,
A plus de 50 ans tu as osé raconter ton passé, celle de ton enfance brisée, avec émotion,
Nou Artrouv Jean-Charles, «  Il faisait si froid  » pour cette expérience  !

Guy Pujol

Evelyne GENIQUE

La musique des mots

Écrire un texte,
Et le mettre en musique
Par la sonorité des mots,
Avec la finalité de la création
Du rythme,
De la mélodie,
Mais aussi du sens.

Découvrir les sons,
Les vibrations
Qui nous entourent,
Qui composent notre monde,
Qui touchent notre cœur.

Créer une inoubliable mélodie,
Y ajouter des accords
Qui la transforment
En symphonie.

Mon esprit vagabonde...
Que faire ?
Je suis envoûtée,
Par cette somptueuse
Musique littéraire.

Rêvons ensemble!