Mario FERRISI

Que reste-t-il  ?

Que reste-t-il des belles causes
Des nymphettes aux fraîches couleurs
Du cœur ou des âmes des choses
Et des plus farouches douceurs

Il n'y a plus d'apothéose
Dans les nouveaux codes humains
Le blasphème a tué la rose
Et brisé les plus beaux destins

Que reste-t-il des joies suprêmes
Des temps d'extase et de délire
Prémices, aurores de nous-mêmes
Des cris querelleurs et des rires

Il n'y a plus de fronts sereins
D'amis, de parents respectables
L'injure a versé son venin
L'ancien n'est plus un vénérable

Que reste-t-il de notre France
La France d'Hugo ou de Ferrat
Qui a l'accent de la Provence
Les «  sans façon  » de l'Auvergnat

La France a les yeux qui sommeillent
Elle souffle son propre flambeau
Elle peut vivre un nouveau soleil
Ou bien expirer de ses maux


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Jean ESPARBIE

L’homme et le pigeon

à Charles

Parti des Capucins par la longue clémence
Du Soleil automnal, l’homme aux pieds déformés
S’asseyait sur un banc qu’épargnait la démence
Des quartiers agités et jamais réformés.

Avec un compagnon, il refaisait le monde
Jugeait l’actualité, admirait les enfants,
Critiquait des élus dans une juste fronde,
Suivait les pas rythmés des agiles passants.

Il voyait des pêcheurs espérer un silure
À sortir des flots gris pour la notoriété,
Faute dans le panier d’une belle friture
À savourer tantôt jusqu’à satiété.

Allez savoir comment parmi les granivores
Un des columbidés cette fois roucoula
Près d’un handicapé, surpris par les sonores
Roucoulis du pigeon prodiges en ce temps-là.

« Oh ! oiseau malheureux, une patte blessée,
Comme mon mal affreux, doit aussi t’empêcher,
Hors du vol soutenu, d’arpenter la chaussée
Au milieu des humains à l’aise pour marcher. »

Nul ne pourrait alors saisir du dialogue
Ce que le ramier dit à cet aimable vieux
Mais ceci vaudrait bien une sorte d’églogue
Si je trouvais les mots qui sonneraient le mieux.

Désormais chaque jour, durant une bonne heure,
Les naufragés des ans papotaient à souhait
D’une étrange façon, véritable gageure
Dont les cieux retiendraient la douceur du bienfait.

Plus tard, vers la Toussaint, la Faculté locale
Coucha le patient dans un lit d’hôpital
Où la Mort le faucha d’une force brutale
Dans l’exécution du rôle capital.

Le volatile vint, ainsi qu’à l’habitude,
Cependant quand l’ami lui apprit le trépas
Il s’envola d’un trait, puis avec rectitude

Il disparut au loin et ne retourna pas.



Guy PUJOL

Tous les poèmes et écrits sur :

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Evelyne GENIQUE

La musique des mots

Écrire un texte,
Et le mettre en musique
Par la sonorité des mots,
Avec la finalité de la création
Du rythme,
De la mélodie,
Mais aussi du sens.

Découvrir les sons,
Les vibrations
Qui nous entourent,
Qui composent notre monde,
Qui touchent notre cœur.

Créer une inoubliable mélodie,
Y ajouter des accords
Qui la transforment
En symphonie.

Mon esprit vagabonde...
Que faire ?
Je suis envoûtée,
Par cette somptueuse
Musique littéraire.

Rêvons ensemble!