Mario FERRISI
Á la limite
Je vis à la limite
Où la lumière finit
Aux confins des rayons
Où l’ombre s’assoupit
Je fuis tout préconçu
Les opinions tranchées
Les grandes idées reçues
Et les bons vieux clichés
Je cherche ma chanson
Hors des bruits de ce monde
Une belle combinaison
Une option vagabonde
Je veux briser des chaînes
Fabriquer un miracle
Épouser une naine
Nous donner en spectacle
Je veux ouvrir des cœurs
Dénouer des cheveux
Tuer les rédacteurs
Et leurs journaux fangeux
Déjouer des complots
Rompre des protocoles
Railler les snobobos
Leur filer des torgnoles
Je veux rester debout
Sans vivre et sans mourir
Me risquer en casse-cou
Trébucher et en rire
Durer en suspension
Au-dessus des abysses
Et faire mes ablutions
Au bord des précipices
Je veux créer un Dieu
Qui soit un peu aimable
Qui soit gentil, mignon
Une âme charitable
Qui vit hors des mosquées
Des temples, des églises
Des hautins minarets
Où l’effroi vocalise
Mais le brouillard est là
Ce linceul vaporeux
Qui recouvre mes pas
Et qui embue mes yeux
J’avance à la limite
Où la lumière finit
Aux confins des rayons
Où l’ombre s’assoupit…
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Jean ESPARBIE
N'importe
Le Soleil éclaira dans quelque lieu du monde
Sur ta bouche un souris, magnifique bonheur
Dans l’inconnu des jours avec leur folle ronde
Qui mêle le plaisir au terrible malheur.
Tu arrivas d’amour, du hasard, d’innocence
Tu découvris le sein, la mère et l’univers,
Ton cœur battit tambour grâce à la Providence
Dont aucun ne devrait imputer ses travers.
N’importe la couleur sur la peau ravissante
L’âme dans un écrin me semble un diamant
Qu’il faut garder du Mal à l’audace puissante
Capable d’attirer tel le fer par l’aimant.
Nos ancêtres premiers, disons Adam et Ève,
Chassés du Paradis, donnèrent pour enfants
Caïn cultivateur qui jalousa sans trêve
L’existence d’Abel aux aspects triomphants.
Alors l’œil apparut y compris dans la tombe
Nous révéla Hugo dans toute sa grandeur,
Mais depuis le lointain le démon ne succombe
À nul sursaut du Bien, sauf immense candeur.
Pourquoi au fil des temps marquer les différences
Tandis que souffle en nous l’Esprit du Créateur
Le même chez chacun avec l’or des clémences
À préserver toujours d’un accès tentateur ?
Fais donc malgré les vents, les rigueurs, les désastres
Pour ton frère étranger les meilleurs sentiments
Dans le flot des humains perturbés par les astres
Et d’affreux dirigeants heureux des châtiments.