|
|
|
|
Jean ESPARBIE
Quatre temps d’amour
La naissance d’amour ressemble à s’y méprendre
À ces enchantements du début du printemps
Avec mille beautés que l’on souhaiterait prendre
Et garder dans le cœur jusqu’à la fin des temps.
Rempli d’un doux émoi, grandi par la tendresse,
On jouit du présent sans craindre l’avenir,
On se laisse envahir d’une excitante ivresse
Dont on conservera un heureux souvenir.
Tant pis si maintenant décider l’hyménée
Ne concrétise plus nombre d’accouplements
L’essentiel pourtant, hors mode surannée,
Mérite la chaleur des meilleurs compliments.
Dans l’élan du bonheur, l’esprit brille d’étoiles
Qu’aucune lunaison au contre-chant d’été
Ne saurait empêcher mêmement sous les voiles
D’un épisode fort, autrefois bien fêté.
Alors tout comme Zeus, qui séduisit Europe
Près d’un arbre feuillu à l’écart des Crétois,
L’amant d’aujourd’hui déchire l’enveloppe
Des préceptes d’argent et ravit maintes fois.
Du tourbillon marin, la déesse Aphrodite
Ne jura-t-elle pas au puissant dieu du feu
Une fidélité ainsi que celle dite
Par l’ange des désirs dans la ferveur du jeu ?
Harmoniser les corps avec délicatesse
Équivaut dans le fond à peindre pour les cieux
Un splendide tableau sans attendre finesse
À ces piètres dessins tracés en d’autres lieux.
Quelque communauté lancerait l’anathème
À l’égaré narquois dont la saison des fleurs
Comprendrait d’effeuiller aussi un chrysanthème
Sur le marbre des sens dans l’averse des pleurs.
Lorsque arrivent parfois les fraîcheurs automnales,
Le couple vit surtout, faute d’embrasements,
En équilibre et paix des grâces matinales
Aux profondeurs des nuits sans émerveillements.
Sentir venir l’hiver et ne jeter dans l’âtre
Qu’un bois encore vert enfume la rancœur
Des faits immérités même pour le bellâtre
Ou la seule vénus partout chantée en chœur.
À quoi bon aggraver la détresse minable
Par les coups redoutés d’une horrible terreur
Dont la Mort s’enrichit quand, inimaginable,
Le vengeur forcené succombe à sa fureur ?
 |
|
|
|
|
|
|
|
|
Mario FERRISI
Mare nostrum
Je suis né de tes fonds, de tes embruns humides
Tu m’as donné la force, l’esprit et le courage
En célébrant ton sein d’une fureur avide
Pour mener ton flambeau au-delà des rivages
C’est dans tes flots sacrés qu’avec un ton si doux
Un essaim de sirènes me fredonnent à mi-voix
En habit de satin, lissant leurs cheveux roux
Un air de Nabucco qui me met en émoi
Dans une barque ancienne, attelée d’un dauphin
Dans ce théâtre d’eau qui s’étire en plein vent
Je vogue à l’africaine au large des Bains-Romains
Où vont mes fantaisies dans le soleil levant
Je retrouve ton eau qui tremble et qui flamboie
Dans les eaux de Mistral et du golfe gaulois
Je me plais à plonger au sein de cette image
Qui demeure insoumise, indomptable et sauvage
Je ne peux me passer de tes richesses intimes
Que tu m’offres parfois en contemplant mon âme
Celles qui sont silencieuses, celées dans tes abîmes
Pour m’aider à survivre face aux démons infâmes
Je connais ton amour… tu es Mare Nostrum,
Eclaire notre esprit et le destin des hommes
***
Mes tiroirs
J’ai fait un tour dans mes tiroirs pour voir si j’y étais encore
J’ai fait le tri dans les blasphèmes, les mensonges et les vérités
J’ai écarté l'infatué, du temps où j’étais un junior
J’ai mis le doigt sur les « je t’aime », revu les filles que j’ai aimées
J’ai débusqué de belles lettres, des mots de bonne volonté
Quelques parcours embroussaillés et quelques ambitieux chemins
Certains que j’ai voulu omettre, quelques mensonges éhontés
D’anciens mouchoirs encore mouillés, de grands serments sans lendemain
Il y a ces photos qui grimacent et qui me narguent sans pudeur
Il y a des larmes et des chagrins et des histoires pathétiques
Celles qui relatent mes conquêtes ou qui montrent un peu de bonheur
Il y a de fabuleux destins et tant d’événements magiques
J’ai fait un tour dans mes tiroirs et rallumer les projecteurs
Ils m’ont placé face au miroir, puis m’ont déshabillé le cœur

|
|
|
|
|
|
|
|
Guy PUJOL
Tous les poèmes sur :
http://bienvenue-chez-ariejoie.fr/home.html
Hommage à Jean-Charles Pitou - Réunionnais
Territoire de ce bout de France où le feu fusionne parfois avec la mer en chaos,
L’ancienne île Bourbon, fière de ses cirques et de ses pitons,
A vu, en 2010, ses sites magiques inscrits au Patrimoine Mondial de l’UNESCO,
Positionné au nord de cette l’île de l’océan indien, St Denis est le chef-lieu de La Réunion.
Le samedi le front de mer de la côte sous le vent à St Paul est en chaleur,
Créoles et touristes se retrouvent sur ce marché forain haut en couleurs,
L’occasion de déguster d’excellentes samoussas avec un verre de rhum arrangé bien frappé,
Avant la plage à St Leu pour que les « Z’oreilles » rentrent sur le continent bien bronzés.
Mais toi Jean-Charles , Peti-Tou on te déracina, à peine 10 ans tu avais,
Délaissé par un père coureur de z’oreilles et une mère désargentée,
C’est à Hell-Bourg dans la montagne du froid, à la DDASS que tu seras placé,
Après quelque mois, tu fus transféré en métropole pour y apprendre un métier.
Parti sous les alizés de l’Île Bourbon c’est dans le Cantal que tu seras transplanté,
Tu en diras « Blanc comme paille en queue, nous vol dans nuage » on rêvait,
Avec une cinquantaine de copains c’est à Quézac que les religieuses vous ont recueillis,
« Vous allez apprendre de bons métiers et irez revoir vos familles » qu’ils t’ont dit !
Entre parties de foot et ramassage de châtaignes tes « vacances » se sont passées,
Les années doucement se déroulèrent et apprenti-boulanger tu t’es retrouvé,
Tu étais dragueur, joueur de foot et avec les filles tu avais du succès,
Après la boulange c’est le métier de peintre que tu as épousé.
A 18 ans vers Nice tu t’es dirigé et ta mère enfin tu y as retrouvé,
Puis quittant ta mère et la vie niçoise des fêtards, tu parti vers les Alpes enneigées,
Mais CAP en poche ton île te manquait et à 20 ans tu repartis à La Réunio
Rejeté par ta famille tu renonças à tes racines et en Savoie tu te posais pour une union
Avec Sylvie la divorcée, c’est Julie puis Émilie qui t’offriront la joie d’être Papa
Tu travaillais, tu avais fondé une famille, tu étais heureux, enfin une vie sympa
Mais patatras un plombier est passé par là et Sylvie avec tes filles s’en alla,
Elisabeth tu rencontras, Alexandre naîtra et avec lui un nouvel emploi t’occupa.
Voilà 20 ans, ton histoire et celle des enfants de la Creuse fut mise en scène à la télévision,
Après « Le Pays des enfants perdus » de ton « Maloya » tu as fait un livre en forme de résilience,
A plus de 50 ans tu as osé raconter ton passé, celle de ton enfance brisée, avec émotion,
Nou Artrouv Jean-Charles, « Il faisait si froid » pour cette expérience !
Guy Pujol 
|
|
|
|
Evelyne GENIQUE
La musique des mots
Écrire un texte,
Et le mettre en musique
Par la sonorité des mots,
Avec la finalité de la création
Du rythme,
De la mélodie,
Mais aussi du sens.
Découvrir les sons,
Les vibrations
Qui nous entourent,
Qui composent notre monde,
Qui touchent notre cœur.
Créer une inoubliable mélodie,
Y ajouter des accords
Qui la transforment
En symphonie.
Mon esprit vagabonde...
Que faire ?
Je suis envoûtée,
Par cette somptueuse
Musique littéraire. Rêvons ensemble! |
|
|