Alairac

Construit sur un mamelon au nord-est du massif de la MALEPÈRE, ALAIRAC est une “circulade” datant du Moyen-Âge avec une église gothique érigée sur les restes d'une maison forte brûlée au XIIIe siècle.

Ce village se situe au nord-est du massif de la MALEPÈRE à une altitude moyenne de 190 m (min 158, max 442m). Il domine la plaine où serpente le Canal du Midi, au Nord, dont la vue s'étend jusqu'à la Montagne Noire. À l'Est, la Cité de CARCASSONNE s'impose au regard et plus au Sud le massif de la MALEPÈRE se couvre de bois de chêne, paradis des sangliers et des cueilleurs champignons.

Le climat est de type océanique sous influence méditerranéenne favorisant la culture de la vigne, dans une zone où domine le chêne vert.

Les habitants, au nombre de 1322, se prénomment des Alairacois (es). Ils sont pour beaucoup d'entre eux des acteurs actifs de leur village participant aux multiples associations culturelles et sportives dont ils sont adhérents.

Ce village fait partie du canton de Carcassonne 3 et de la communauté de communes de Carcassonne Agglo depuis 2010. Il a la particularité d'avoir un maire qui en est à son 8ème mandat :

Roger ADIVEZE, élu depuis 1971.

HISTOIRE

Les premiers actes sur le château ou la maison forte datent de 1063, époque de la construction probable de la circulade. C'est une possession du comte de Foix , Roger 1*". Au cours des ans, il changera plusieurs fois de propriétaire passant du comté de Foix à la vicomté de Carcassonne de la famille TRENCAVEL ( "qui tranche bien", en occitan!)).

Au XI° siècle, le village est traversé par le chemin de St Jacques de Compostelle, plus communément appelé "chemin du piémont pyrénéen". Les pèlerinages s'y poursuivront jusqu'au XVIIIe siècle. Il existe toujours une bome témoignant de cette période.

Au temps de la Croisade contre les Albigeois, au printemps 1210, Simon de MONTFORT assiégea le château, pendant onze jours. Les habitants craignant pour leur vie abandonnèrent le château durant la nuit. En 1309, Guilhem de BELIBASTE, demier parfait cathare s'enfuit en Catalogne avec Philippe D'ALAYRAC. Après dix années d'exil, ce parfait revint au pays avant d'être pris et brûlé.

En 1366, ayant peur à l'approche des compagnies de Routiers, les officiers de la sénéchaussée de Carcassonne (entité territoriale) ordonnèrent aux habitants du château d'ALA1RAC, alors propriété de Jean D'ARMAGNAC, de le fortifier et de détruire les faubourgs. Les habitants ne voulant pas obéir à cet ordre, le vicomte en colère, mit le feu au château qui fut entièrement brûlé. Le Comte D'ARMAGNAc céda sa propriété au Marquis de MIREPOIX en 1404.

Début du XVIIIC siècle, la seigneurie fut vendue à un bourgeois de Carcassonne, avant de s”éteindre à la Révolution Française (1789).

Lors des guerres du XX° siècle, le village perdit dix-neuf de ses habitants pendant la Grande guerre et un durant celle d'Algérie.

L'ÉGLISEE PAROISSIALE

L'ég1ise paroissiale dédiée à SAINT-GERMAIN, est construite sur un plan Est-Ouest. Elle est de forme rectangulaire, à laquelle vient s'ajouter l'arrondi du choeur. Au Sud la sacristie, et un clocher à huit côtés à l'angle Nord. Cette église est de style gothique méridional. La façade Nord est pratiquement dépourvue d'ouvertures, hormis la rosace du baptistère et un vitrail du chœur. Les trois vitraux de l'abside se retrouvent sur la façade Sud et encadrent la porte d'entrée. C'est à l'équinoxe de printemps que les vitraux offrent toute leur splendeur. Grâce à son clocher octogonal, l'église est inscrite aux Monuments Historiques depuis 1948.

L'église SAINT-GERMAIN D'ALAIRAC fut construite entre le XIIIe et XIV° siècle. À l'origine, c'est une maison forte, flanquée d'une tour de guet octogonale à 1'angle Nord. Une fortification 1'encercle. Constituée des habitations du village aux ouvertures toumées vers l'intérieur, elle fonne un rempart continu percé seulement de deux portes. L'église primitive est incluse entre ces maisons.

Au temps de << la croisade contre les Albigeois ››, la répression de "l'hérésie cathare" par les barons du Nord fut commandée par Simon de MONTFORT. La demeure seigneuriale convaincue de sympathie envers "les bons hommes et bonnes femmes" (parfaits cathares) est rasée jusqu'à deux mètres au dessus du sol. Elle fut reconstruite avec une voûte gothique et la tour de guet transformée en clocher, pour afiirmer la prééminence de la foi catholique. L'historienne Anne BRENON parle << d'ég1ise de la reconquête ››. Elle devint église paroissiale qu'elle est encore aujourd'hui. Les peintures intérieures, réalisées par un artiste de la région sont du XIX° siècle. C'est au début du XXI° siècle qu'une rénovation complète sera engagée. Les dégradations du temps et les fuites de la toiture l'auront rendu nécessaire... La question était : blanchit-on les murs comme au Moyen-Âge, ou restaure- t`on les fresques naïves du XIXe ? La seconde proposition fut retenue et les travaux furent menés entre_2006 et 2007 par un artiste du village et les artisans locaux. Dans le même temps, les six vitraux et la rosace en tympan du baptistère ont été nettoyés et pour certains réparés.

Une douzaine de statues restaurées décorent l'église, et datent toutes du XIX° siècle: un Saint Dominique de FANJEAUX, un Saint Joseph à l'enfant, un Saint-Jean Baptiste, la Vierge à l' enfant Jésus, la Jeanne d'Arc d'ALAIRAC, une Sainte Thérèse de LISIEUX, et un Saint-Antoine de PADOUE...

Cette église présente une excellente acoustique et en dehors des célébrations, plusieurs concerts y sont organisés tout au long de l'année.

LES CROIX

La croix de SAINT-GERMAIN se situe dans le rond point dit de Saint-Germain et daterait du XVIII° siècle. C'est une croix de chemin.

La croix de CATUFFE, est située sur le bord du chemin des Castelles (inscrite aux M.H. Depuis 1949). Elle date du XVII° s iècle. C'est une croix de chemin.

Les croix de chemin sont des croix monumentales qui se sont développées depuis le Moyen-Âge et sont destinées à christianiser un lieu. De formes, de tailles et de matières variées (bois, granite, fonte, fer forgé ou ciment), elles agrémentent aussi bien les bourgs et les hameaux que les routes de campagne et symbolisent l'acte de foi de la communauté. Elles se multiplient à partir de 1905, date à laquelle le droit d'asile est étendu. ou les “rogations”, où le curé en tête, muni d'une croix processionnelle, si arrête bénir les près et les champs.

Ici, chaque année, une procession se terminait à " la croix des Rameaux”, où l”on bénissait le buis. Ces sont ornementées de quelques lignes de prières. Un certain nombre d'entre elles sont aussi des croix sur la voie des morts : de la maison du défunt à l' église, le convoi funéraire s”arrêtait à toutes les croix pour réciter quelques prières et permettait une pause aux porteurs de bière.

À partir du XVIII° siècle, les “Missions” se multiplient dans les paroisses. Pour fêter dignement la clôture de la mission , on érige une "croix de mission" dans un concours de foule.

La croix de Saint-Germain

PHILIPPE D'ALAYRAC

Il était un "parfait" et enseigna Guilhem BÉLIBASTRE le dernier parfait cathare. Tous les deux fuiront la France pour se réfugier en Catalogne dans le comté d' Ampurias en 1309. Mais Philippe d'ALAYRAC revint en France pour exercer son ministère, BÉLIBASTRE moins courageux, ne l'accompagne pas... Philippe sera arrêté et brûlé sur le bûcher. BÉLIBASTRE reviendra tout de même en France et sera trahi. Il mourra brûlé, le 24 août 1321 devant le château de VILLEROUGE-TERMÉNÈS.