Brugairolles

Niché sur le versant méridional de la MALEPÈRE,

BRUGAIROLLES est l'une des “circulades” rencontrées autour du massif. BRUGAIROLLES, a l'aspect d'un arc de cercle adossé à son château, non loin de son église SAINT-JULIEN et SAINTE-BASILISSE..

Au centre de l'arc, une tour fut longtemps utilisée comme château d'eau. Au Sud, le village est bordé par le Sou (plus exactement le Sou du Val de Daigne), alimenté par le ruisseau du Pech (5,8 km), de Fontvieille (5,3 km) et le ruisseau de Massagnières (2,5 km).

Les habitants, au nombre de 259, se nomment les BRUGAIROLLAIS (ES). La commune est située à une altitude comprise entre l84 m et 386 m. Sa superficie est de 8,47 km2. BRUGAIROLLES intègre la communauté de communes du Limouxin et le Canton de La Piège au Razès.

DICTON DU VILLAGE : «Brugairolas, refugi de las esquirolas ››. (Geographía proverbiala-Alan ROCH- IEO Audene)

.ÉCONOMIE

La viticulture est la principale activité de la commune. Le fruit des vignes de BRUGAIROLLES est apporté à la cave coopérative du Razès voisine d'un km et qui est l'une des plus importantes de France. Les vins ainsi obtenus qui se révèlent en rouge, rosé et blanc, restent à déguster pour le plaisir des papilles.

HISTOIRE

Les premières mentions textuelles parlent de ANALLUS et BERNADUS DE BRUGAROLAS en 1179

Ensuite on fait mention de l' "ecclesía" en 1188.

En l329, sentence arbitral intervenu entre Guillaume DE ABATUCCO recteur de l'ég1ise de BRUGAIROLLES d'une part et le syndic, le procureur de la communauté des habitants de BRUGAIROLLES d'autre part dont un nom revient celui des Olibe.

En 1339 (30 avril), achat par un BELLEEORT, seigneur de VENTAJON, à Pierre OLIBE DE BRUGAIROLLES de terres nobles dans ce village.

Durant les Guerres de Religion, BRUGAIROLLES fut prise par le capitaine FOURNIER dit ”Poultron”, un des chefs des bandes protestantes, lors d'un siège de 7 mois. À cette époque cette place forte est décrite comme une " maison en terre ayant deux tours flanquant des quatre côtés du corps du logis", et servant de refuge à des brigands de ce parti qui désolaient toute la province. Capitaine ”Poultron” y fit un butin montant à plus de cinquante mille écus. Le duc DE MONTMORENCY, qui en avait donné avis au roi de NAVARRE, le requit ensuite, au mois d”octobre, de se joindre à lui pour expulser FOURNIER. La chose ne fut point exécutée cependant ; car on revoit encore ce capitaine à BRUGAIROLLES en 1580. Une lettre montre qu°il y eut un commencement de démonstration conforme à la politique de concessions apparentes que suivaient alors les protestants. (Source A.D. Aude). Ce ne sera qu'après le traité de NÉRAC (28-02-1579) et suite à la visite de Catherine de MÉDICIS aux États du Languedoc, que le Capitaine FOURNIER consentira à livrer BRUGAIROLLES, mais sans convicticn, puisque le duc DE JOYEUSE fit raser en partie cette place forte en 1588, afin de chasser définitivement les huguenots.

En 1588, lors des guerres de religion, le Grand Prieur DE JOYEUSE avait mis le siège devant la petite place forte et en avait ordonné la destruction : << le Grand Prieuré ayant la ville en son pouvoir, y fit mettre le feu et raser jusqu'aux fondements comme aussi les forts et tranchées de la circonvallation* furent rasés et comblés en telle sorte qu'elle fut entièrement anéantie.(Mémoires de Jacques GACHES sur les Guerres de Religion à CASTRES et dans le Languedoc-1555/1610), PARIS 1879 - p370). Suite à ces faits, on peut penser que l'anomalie visible sur le cadastre de BRUGAIROLLES au XIX° siecle est liée au fait que la partie Sud du village n'aurait pas été reconstruite en 1588 et engendrait une coupure dans la forme sub-circulaire du village

.(Source Annales du Midi : revue archéologique, historique et philologique de la France méridionale, Tome 99, N°180, 1987. Paysages, habitat et vie rurale dans le Languedoc médiéval. pp. 495-511.) Circonvallation*,tranchée et parapet, à redouter, à place d”armes, etc.... que des assiégeants font autour de leur position pour se garantir des attaques du dehors et pour empêcher qu'il n'entre du secours dans la place assiégée.

Le château

Le château de BRUGAIROLLES (XIl°-X\/Ille) est aujourd'hui une propriété privée. La superficie de l'enceinte du château primitif (castrum) au centre du village, représente globalement une aire d'environ 4400 m2 et dont le noyau central est de 500 m2. Le château primitif, est cité comme une maison forte dont on peut aujourd'hui voir une tour au centre du village: << ...les cadastres du XIX° siècle montrent que les anciens fossés étaient occupés par des parcelles de jardins. L' église primitive se situait probablement à l'extérieur de cette enceinte.›› (source "Archéologie du Midi Médiéval" T4, 1986 pp. 49-73)

L'église Saint Julien et Sainte Basilisse

Sa construction date du XIX°` siècle, elle fut érigée entre 1804 et 1807. La famille De Voisins de BRUGAIROLLES, a permis cette construction au XIX°. Avant la Révolution, nombre de ces membres furent nommés prélats ; en 1770, l'un d'eux fut curé de BRUGAIROLLES.

Sous MAC-MAHON, la France connaît une phase de reconstruction et de rénovation des bâtiments religieux. L'église de BRUGAIROLLES va connaître entre 1872 et 1879, sous 1'influence de l'abbé BESSIÈRES, une phase de travaux qui lui donnera son aspect actuel : haussement des chapelles, construction des fonds baptismaux, changement du dallage, agrandissement de la sacristie et nouveaux ornements... C'est de cette époque que l'on doit les vitraux et les peintures murales (1 850-1880) réalisés par les ateliers toulousains de Louis Victor GESTA (fournisseur de plusieurs ouvrages de verrerie des églises et châteaux du sud de la France) Pour les peintures murales, là encore on a fait appel aux ateliers régionaux réputés d”une “signature” : OURTAL, située en haut de la chapelle SAINT-ROCH montre l'origine des travaux. François OURTAL, père du peintre Jacques OURTAL, avait un atelier rue Ernest Renan à CARCASSONNE. On recense de cette campagne de rénovation quatre pieces caractéristiques du XIX° qui sont inscrites au titre des Monuments Historiques : une cloche, la garniture du maître autel, le calice et sa patène, le ciboire.

Dautres tranches de travaux furent entreprises par la municipalité :

1995-1996 : réfection de la toiture et du plafond.

2004 : démolition de l'abri-bus et de l'appentis accolés à l'édifice et réfection de l'ensemble des façades.

2005 : création d'un jardin d”agrément.

En 2001, l'association "Brugairolles, Patrimoine et Culture" a entrepris une collecte de fonds pour la restauration intérieure de l'église. En 2003, elle a participé à la restauration de vitraux avec comme sponsor principal : La Maison GAYDA (cave et restaurant installés au village). Les travaux ont été réalisés par Élisabeth PECH-BRENAS. Après une convention avec la municipalité, l'association s'est engagée pour une contribution financière dans quatre tranches de travaux concernant la réfection à l'identique des peintures intérieures de l'église : le chœur de l'église en 2009, les petites chapelles du choeur en 2010, les chapelles latérales en 2011, la nef en 2013. Cette réfection a mis à jour un Saint-Paul en grisaille et trompe-l'œil qui a été restauré en 2014. Le 2 mars 2014 eut lieu l'inauguration officielle des travaux.(source : site Brugairolles patrimoine et culture)

Sainte Basilisse
Saint Julien
Le Saint Paul en trompe l'oeil
Vitraux de L.V. GESTA
Pierre LAFFON DE MAZIERES dit Ramsault
Oeuvre de Ramsault

Pierre LAFFON DE MAZIERES dit Ramsault (1922 - 2003).

C'est un artiste peintre qui redoutait la vie en société. Il vivait à l'écart du village de BRUGAIROLLES, dans une maison au lieu-dit « La Motte ». En harmonie avec la nature, il se donnait à ses talents très discrètement, guidé par un profond plaisir d'exercer son art. Pierre LAPON DE MAZIERES était aussi dessinateur, il excellait dans des domaines différents allant de l'illustration de livre, à l'expression de représentations symboliques. Il avait la particularité de signer ses œuvres du patronyme de « Ramsault », nom pris à un de ses ancêtres originaire de TOULOUSE. Il possédait un blason familial qu'il tenait de sa mère, née NAVE. Ce blason se trouve au plafond du parlement de TOULOUSE, ce qu'il lui faisait dire qu'il appartenait à une vieille famille considérée comme cousin du roi du PORTUGAL. Mais il n'en avait cure et se moquait de sa famille « aux petits doigts levés ». Les évêques l'excédaient en les qualifiant de « Chi... en bas de soie ». C'était un personnage très haut en couleurs comme on sait l'être dans nos villages audois.

(Source site cabale&alchimie)

Le monument aux morts et le presbytère
D'argent aux trois fusées de gueules accolées en fasce