Cépie
Sources : Textes extraits de "La Malepère, entre malediction et bénédiction - un pays authentique" Opération "Villatges Al Pais" de Myriam JOLIVEAU et Philippe MARCY - Ouvrage disponible à la Mairie d'Alairac - 11290 - Occitanie

Ce village au sud, accroché au massif de la MALEPERE borde la D118, entre LIMOUX (4 km) et Carcassonne (20 km) à la confluence du Sou et de l'Aude.
La commune de 665 âmes, qui se font appeler les Cépinois(es) a pour altitude moyenne 154 m (min 146 m, max 364 m), et s'étend sur 6,6 km2.
Aujourd”hui, c'est un charmant village, avec des rues étroites qui montent vers son église dominant la vallée. Quant-à sa mairie et son école, elles se trouvent au bas du village, d'acces plus aisé.
La commune est desservie en eau potable par un puits communal appelé le << puits de Cépie ›› situé en rive gauche de l'Aude. Ce captage a fait l'objet d'une déclaration d'utilité publique le 19 février 1979.

CEPIE est intégré au canton de Limoux et à la communauté de communes du Limouxin.

Blason d'0r à la fasce de gueules accompagnées de trois carreaux du même, posés en losange et rangés en chef.

ECONOMIE :

Si par le passé, les céréales dominaient et en particulier la culture du lin pour la fabrication des draps, aujourd'hui, la viticulture domine. Elle est accompagnée par l'implantation de petites entreprises industrielles et artisanales du fait de la proximité de la départementale 118.

DIVERSES FORMES DE CÉPIE :


1108 : “Villa Sepiano”
1119 2 “S. Stephani de Cipiano “ -
1161 : “ Villa quae dícitur Sipia” (Mahul 11 254)
1215 2 ° 'Castri istis, Scilicet Sepiano ”
1324 : “Cipíano ” ( Archives Aude)
1594 : “Ceppíe” Sabarthes - dict. Top. p.85)
1680 : “Cepían ” (archives communales)
1739 : “Cépie “(archives communales)
1767 2 “ 'Cépíe “ (archives communales)

DICTON DU VILLAGE :


«À CÈPIAN, ToTEs Los AsEs VANA LA GRÉPIA.
A CÈPIAN,Los coLoRs PAsidAs››.

 

HISTOIRE :


Le nom de CÉPIE se trouve pour la première fois écrit, dans un acte de donation à l'abbaye Sainte-Marie de LA GRASSE datant de 1107 : « ln Nomíne Dominí, Ego Petrus Bernardus de Sipíano... de Ecclesia de Sípiano ››.

CÉPIE indique probablement l'endroit (ou territoire), où se dressait autrefois un << pieu ›› ou borne, indiquant une limite, une séparation.
On trouve dans des documents archivés sur une période allant du XVIe au XVIIIE siècles, un recueil qui représente le premier plan cadastral de CÉPIE.
Il y est représenté un fort entouré des barris (ou faubourgs). Il se délimite au Sud et au Sud-Est (autan) par des rues et au Nord et Nord-Ouest (aquilon et cers) par des fossés et caves, qui seraient les vestiges d'un système de défense primitif.
Côté Ouest, deux faubourgs sont contigus. La partie plus proche de la << Grande rue ›› et << La Place Publique ›› est appelée << Barrí dalpech ›>. Dans les siècles qui suivirent peu de changement sont
à noter.
Suite aux notes archéologiques établies (en 2006), au lieu dit « L'h0rto ››, au Sud-Est du village confirrne la présence de vestiges antiques et médiévaux. Cette parcelle était notamment connue pour une présence supposée de l'église SAINT-ÉTIENNE, ancienne église paroissiale du village et d'un cimetière. La date de son abandon est inconnue. Elle est en relation directe avec l'intégration dans le fort villageois aux XVI°-XVII° siècles d”une nouvelle église (l'église actuelle).
« L'hort0 ›› a été occupé dès l'Antiquité. Le cimetière médiéval serait venu se superposer à un lieu d'inhumation utilisé dès l'Antiquité. On suppose que ce site a été abandonné quelques siècles, puis réoccupé aux alentours des X°-XIIe siècles avec notamment la construction d'une église ou la reconstruction d'un lieu de culte antérieur. Autour de ce noyau (église-cimetière) s'installe un habitat en terrasse dont l'abandon apparaît antérieur à la création du fort villageois. Les terrains autour de l°église sont mis en culture, le toponyme occitan « l 'horto » signifie zone de jardin.
Dans les compoix* conservés sur la commune, il est fait état de champs et parcelles labourables en majorité. Ceux-ci ne donnent pas plus de renseignements sur le type de culture. On peut néanmoins penser que les cultures de céréales dominaient (dont le lin, nécessaire dans la fabrication des draps). Depuis l ”Antiquité et jusqu'à la fin du Second Empire, les draps de la vallée de l'Aude étaient très appréciés et exportés parfois très loin, par voies maritimes. Le compoix du XVIIe fait état de parcelles de champs de vigne et d'oliveraies dont la diminution représente quasiment la moitié entre 1690 et 1775.
*Compoix ou “coumpés “ sont des cadastres ou registres dans le Midi sous l'Ancien Régime.
.Certaines propriétés ont changé de mains pendant ce laps de temps : La famille CASTERAS possédait une quantité importante de terres tout au long du chemin de LA MALEPÈRE et vers
MONTCLAR. Cette famille qui est de vieille noblesse françaises originaire des Comminges, se divisait en deux branches : DE CASTERAS-SOURNIA et DE CASTERAS-VILLEMARTIN. Toutes les
possessions de François DE CASTERAS-VILLAMARTIN sur le territoire de CÉPIE, seront dispersées entre divers propriétaires. La métairie « Las tres pechs ›› sera acquise par Laurent CAISSAÇ, la
<<Bégude›› par François MARTY et les parcelles autour de PEYRET par diverses autres personnes. Le « Pont dal Sous ›› appartenant à Pierre DAZAM, lieutenant de LIMOUX sera la possession de Jean
CAIROL, bourgeois de LIMOUX.
En 1928, vingt ans après le démarrage de l”usine hydroélectrique de Saint-Georges dans les gorges de la Haute-Vallée de l'Aude (1901), on mettait en marche l'usine d'Escouloubre. Le 23 juillet, le Président Gaston DOUMERGUE venait dans l'Aude dans le triple but de présider les fêtes du bi-
millénaire de la Cité de CARCASSONNE, d”assister au début de la mise en eau du barrage de PUYVALADOR et d'inaugurer l'éclairage publique de Cépie. La Commune de CÉPIE est la premiére du département à avoir pu faire l' électrification totale des écarts :
« Nous avons pu conduire le courant électrique, éclairage et force motrice dans toutes nos fermes, même les plus reculées, les travaux sont prêts depuis quelques jours mais c'est vous que nous attendions pour donner la lumière... ››
(Discours de M. Pierre AGOUSTENC, maire de Cépie lors de la visite de G. DOUMERGUE).

L'ÉGLISE SAINT- ÉTIENNE :


Elle est dédiée à SAINT-ÉTIENNE.
La porte d'entrée est plein cintre.
L”intérieur est de Style ogival très ornementé. Le maître-autel monumental est en marbre comme les groupes et statues de saints. Au fond de l'église un joli retable ornementé de grappes de raisins dorés encadrent un Christ en Croix peint sur toile.

LES ECOLES :

LA MAIRIE :


Elle fut construite en 1907, et dispose d'un buste républicain de Mariane en bronze sculpté par Jean-Antoine INJABERT (1845-1933). Elle fut acquise le 11 octobre 1908. INJABERT est un maître dans Son art, il est l'auteur notamment de quatre statues des piliers du pont MIRABEAU à PARIS exécutées en 1877 et à reçu le Prix de Rome en 1874, ainsi que le Grand Prix de l'ExpoSition Universelle de 1889...